DLPDGS - épisode 3
08 heures
Le jour s'est levé et me vient d'au dehors le murmure de l'agitation des villageois.
Timide, ému et quelque peu inquiet, je me décide enfin à sortir. Je prends l'air le plus naturel possible.
A peine le temps de m'étirer au soleil lorsque :
- « Bonjour Grand Schtroumpf, m'interpelle le Schtroumpf coquet, avez-vous bien schtroumpfé ? »
Tout-à-schtroumpf, je schtroumpfe quelque chose schtroumpfer dans ma voix. Non, je ne succombe pas à son schtroumpf, mais je me surprends à schtroumpfer ainsi :
- « Oui, j'ai schtroumpfé comme un schtroumpf , Schtroumpf coquet. »
Bon sang, pensé-je(*), je vais donc devoir parler en schtroumpf toute la journée !
Par bonheur, les Schtroumpfs ne s'aperçoivent pas que je ne suis pas le vrai Grand Schtroumpf et vaquent à leurs occupations quotidiennes, tout en me saluant.
Difficile de mettre un nom sur chacun de ses petits bonhommes (euh
ma foi nous avons la même taille).
Mais la langue schtroumpf me permet d'éviter de schtroumpfes erreurs !
En observant les Schtroumpfs, quelque chose m'intrigue. Les Schtroumpfs ont beau marcher sur la terre ou dans l'herbe, leurs pieds restent parfaitement propres et blancs. Et les miens restent parfaitement propres et rouges. Mais de quel tissu magique sont donc fait les habits des Schtroumpfs ?
Il faut que je trouve le moyen d'en ramener un échantillon discrètement.
(*) orthographe confirmée dans Le bon usage de Grevisse, p.614, §.374.
« pensé-je » est ici une incise. Lorsque le sujet est je, e final du verbe devient é dans la langue littéraire. La langue populaire, qui répugne à l'inversion, laisse souvent le pronom devant le verbe de l'incise, mais en introduisant celle-ci par que, comme dans cet exemple : « Pauvre bête, que je lui dis ».